
Au moment où j’écris cet article (25 mai 2020), je suis enceinte de 8 mois et 3 semaines (39 SA+3 exactement) et j’ai fait ma première séance d’acupuncture à 39 SA pour favoriser le déclenchement spontané et naturel de mon accouchement. C’était une première ! A ce jour, bébé n’est toujours pas dans mes bras, mais je peux tout de même partager mes premiers ressentis et mon témoignage. Commençons par un petit rappel sur la nature de l’acupuncture et son rôle lors de la grossesse.
Qu’est-ce que l’acupuncture ?
Il s’agit d’une pratique thérapeutique qui nous vient de la Chine traditionnelle. Celle-ci est vouée à rétablir la bonne circulation des énergies dans le corps. Pour ce faire, le praticien va planter de fines aiguilles à des endroits précis du corps. Bien qu’impressionnant à première vue, l’exercice est en fait quasi indolore.
Pourquoi utilise-t-on l’acupuncture en fin de grossesse ?
Utilisée en fin de grossesse, l’acupuncture a pour but d’assouplir le col de l’utérus. Elle peut même stimuler l’utérus lui-même et ainsi aider à démarrer le travail.
Contrairement au déclenchement artificiel, celui-ci respecte l’harmonie du corps et constitue simplement un coup de pouce naturel.
On peut avoir recours à l’acupuncture à partir de la 40e semaine de grossesse mais dans des cas précis (diabète gestationnel, tension artérielle trop élevée…) où l’accouchement doit être précipité, il est possible de prendre rdv chez l’acupuncteur dés la 36e semaine.
Revenons maintenant à mon expérience.
Pourquoi j’ai choisi l’acupuncture ?
Tout d’abord, pour ma première grossesse en 2017, je ne m’étais pas tournée vers cette pratique. J’étais tellement certaine que ma fille pointerait le bout de son nez en début de 9ème mois que je ne voyais absolument pas l’utilité de programmer cela. Voyant les jours et semaines passer, et toujours pas de bébé à l’horizon, l’idée avait dû me traverser l’esprit mais je n’avais pas franchi le pas.
A la fin de ma première grossesse, (vers 40 SA) j’ai commencé à ressentir la fameuse hantise du déclenchement médicalisé (je pensais qu’on allait me déclencher à 41 SA).
En fait c’est faux, si tout va bien, on ne déclenche pas médicalement à 41 SA (sauf anomalies diverses, placenta vieillissant…). C’est en revanche, à partir de 41 SA, (jour du terme normalement, à quelques jours près) qu’une surveillance rapprochée se met en place : la maman doit se rendre tous les jours ou tous les 2 jours à la maternité pour vérifier qu’elle et bébé vont bien tous les deux.
Pendant mes longues heures de recherche sur le web en tapant “40 SA pourquoi je n’ai toujours pas accouché ?” (oui, oui :D), j’ai découvert qu’en fait l’âge gestationnel médian à la naissance d’un premier bébé est de 40 SA + 4 et de 40 SA + 2 pour un deuxième.
J’ai également appris que l’on ne parle de terme dépassé que lorsque l’accouchement se déroule à partir de 42 SA et plus
Tout va bien alors ? Il suffit d’attendre patiemment que le travail se déclenche de lui-même ! Le problème c’est que ça ne se passe pas comme ça dans la tête d’une femme enceinte de 8 mois et demi qui a un projet de démarrage spontané du travail et le souhait d’un accouchement le plus physiologique possible !
Pour cette deuxième grossesse, je ne voulais pas revivre l’attente interminable que j’avais connu précédemment et j’ai donc eu recours à quelques coups de pouce.
Un petit coup de pouce à la nature ?
Chaque fin de grossesse, c’est la même rengaine. On tente le petit coup de pouce à la nature. Je ne dis pas de boire des bols entiers de tisane de framboisier en savourant un demi ananas, des dates et un chili, tout en rebondissant sur un ballon de grossesse en enchaînant les rapports sexuels avec son partenaire !
On va la jouer tranquille et pour cette grossesse, le plan “coup de pouce à la nature” c’est :
- Être active (autant que faire se peut, sans s’épuiser idéalement) et j’avoue que ça fait du bien. Bouger librement, partir en balade, faire un peu d’exercice. L’idée n’est pas de s’épuiser non plus, bien évidement, mais d’oser un peu plus que pendant le 7ème ou 8ème mois par exemple ou la menace de prématurité plane. L’accouchement c’est l’effort physique d’un marathon, donc il ne faut pas y aller lessivée.
- Boire quelques tisanes de feuille de framboisier (j’essaye d’en boire 3/4 fois par semaine depuis 2/3 semaines, mes 37 SA). Ce n’est pas un miracle mais ça peut aider à renforcer l’efficacité des contractions sur le col et réduire la durée du travail. Ça avait fonctionné pour mon premier accouchement sur la phase active et la phase de transition du travail (de 3 cm à 10 cm de dilatation.. réalisé en 2 h 30 seulement, ce qui est plutôt rapide pour un premier). Je parle des phases de l’accouchement en détail dans cet article, si ça te dit.
- La (fameuse) séance d’acupuncture réalisée à 39 SA.
- Un peu de ballon de grossesse quand j’y pense pour faire des petits ronds (mais pas rebondir vigoureusement dessus)
- Et c’est tout ! Je n’aime pas manger épicé, ni les dates et même si j’habite au 6ème étage je ne vais pas m’amuser à faire des allers-retours dans l’escalier !
Comment ça s’est déroulé ?
Lorsque j’ai songé à prendre RDV, aucune disponibilité avant le jour de mes 39 SA et pas de place après non plus (parfois on préconise plusieurs séances – 2 ou 3 – de 36 SA à 40/41 SA). Finalement, pas le choix, ce sera une seule et unique séance ‘déclenchement’.
Lorsque j’arrive sur place, le contact passe très bien avec la sage-femme acupunctrice ! Elle est très douce souriante et à l’écoute. Peu de temps après, elle me prend les mains et me dit qu’il faut que je boive plus d’eau car mes reins sont un peu faiblards (ce qui n’est pas faux). Elle a l’air connectée, c’est plutôt bon signe ! Elle a placé une vingtaine d’aiguilles sur tout mon corps (bas du dos, poignet, main, crâne, visage, mollet, pied, oreilles …). C’était extrêmement précis et elle était très concentrée. Je ne suis pas douillette mais il y a certaines aiguilles totalement indolores et d’autres… un peu moins. On sent que ce sont des points sur lequel quelque chose est bloqué ou bien où que l’énergie ne circule pas bien.
Une fois que toutes les aiguilles ont été posées, je me suis sentie étrange et j’ai bien constaté que mon corps réagissait à toutes ces stimulations. J’étais un peu dans le coton. La séance a duré 1 heure en tout, dont 30 minutes avec les aiguilles sur le corps. A la fin, j’étais contente que ça se finisse car c’était assez épuisant. Je suis rentrée chez moi et j’ai dormi.

Mes observations dans les jours suivants la séance
39 SA : Jour de la séance “acupuncture déclenchement accouchement naturel”
39 SA +1 : Mon ventre est encore descendu. Apparemment pour une deuxième grossesse, ça arrive quand l’accouchement est “très proche”, l’avenir nous le dira !
39 SA + 2 : J’ai perdu un peu de bouchon muqueux mais ce n’est pas la première fois que ça arrive… Affaire à suivre…
39 SA + 3 : Je n’ai dormi que trois heures. J’ai passé la nuit à avoir la nausée. Je sais que le travail peut commencer de cette façon et sur le moment je me suis dit que c’était parti (l’acupuncture peut faire effet quelques heures seulement après la pose d’aiguilles comme quelques jours après, il n’y a pas de règle). Finalement je me suis endormie à 6h du matin, et pas de contractions en vue.
39+4 : Journée en amoureux. Quelques contractions légèrement douloureuses mais peu régulières… qui n’aboutissent à rien. 🙁
39+5 : J’ai réussi à dormir 6 heures d’affilées ! Un miracle. Ma sage-femme passe aujourd’hui, aucune contraction sur le monito : la déprime commence à pointer le bout de son nez.
39+6 : L’approche des 40 SA sans bébé dans les bras… J’ai RDV aujourd’hui à la maternité pour un monitoring… qui révèle que j’ai des contractions assez longues et relativement régulières ( 9/12 minutes) qui ressemblent à un début de travail mais le col est toujours à 1 doigt large. La sage-femme qui m’accueille est super et me donne le meilleur conseil :
” Attention à votre dos, vous êtes bien trop cambrée, bébé ne peut pas descendre !”
(et ça peut durer très longtemps, tant que bébé ne descend pas, j’aurai des contractions pendant des jours et des jours sans que ça agisse sur le col). Elle me conseille de bien rétroverser mon bassin pour avoir le dos bien plat et “faire un toboggan pour bébé”. Je prends conscience de l’importance de ce qu’elle me dit (bah oui, ça fait sens quand on y pense !) et commence dés l’après-midi à faire très attention à mon dos bien droit et mon bassin.
40 SA : Je continue mes exercices et fais très attention quand je marche pour créer ce “toboggan” dans mon ventre. J’en profite pour aller chez le coiffeur.
40 SA + 1 : J’ai des contractions toutes les 8/10 minutes toute la journée. Elles sont un peu douloureuses mais pas non plus très significatives. Je sais que ça se met en place tout doucement…
40 SA + 2 : Je n’ai pas dormi de la nuit avec des contractions toutes les moins de 10 minutes. Je sais que c’est pour aujourd’hui ou pour demain. Il est 5h et je commence à perdre du sang. Ça travaille ! Je me rends à la maternité vers 9h pour vérifier ce qui se passe à l’intérieur… Mon chéri reste à la maison avec notre aînée, il ne me rejoindra qu’ à 11h. {le détail dans un prochain article 😀 }
40 SA + 3 : Il est minuit 17, notre deuxième princesse est née. Un accouchement naturel et sans péridurale comme souhaité. Un beau bébé de 4 kg 080. Maman et bébé vont bien.

Retour d’expérience et critères de satisfaction1
Je pense de toute manière que l’acupuncture (pour les personnes qui y sont sensibles) aide à sa façon la maturation du col même si cela ne “déclenche pas” littéralement le travail ou n’induit pas la perte des eaux dans les jours qui suivent la pratique. Néanmoins, pour évaluer ma satisfaction et t’en faire part, je me suis fixée 2 critères :
La mise en travail : je me donne limite de 7 jours après l’acte d’acupuncture ! Si le travail démarre d’ici mes 40 SA (le 29 mai 2020), je serai très satisfaite d’avoir eu recours à cette pratique, qui, je pense, aura “boosté un peu les choses”. (point de repère de mon premier accouchement : démarrage du travail spontanément à 40 SA + 5).
La durée du travail : Peu importe quand celui-ci démarre, si le travail dure moins de 10 heures à compter des premières contractions, je serai très satisfaite (point de repère de mon premier accouchement : travail total de 19 heures).
Donc pour conclure, si j’accouche à 39 SA + 5 en 7 heures, je suis méga contente et si j’accouche à 41 SA + 3 en 25 heures, pas vraiment !
A très vite pour des nouvelles du front 😉 …
[Edit] Ça y est ! Nous y sommes ! 1 mois plus tard je reviens pour mettre à jour cet article :D.
Et le bilan alors ? J’ai eu l’accouchement dont je rêvais secrètement et j’aime à penser que l’acupuncture a joué son petit rôle là-dedans !
J’ai finalement accouché le lundi 1er Juin à 40 SA + 3. Le pré-travail fut en revanche très long (1 jour et demi) mais relativement peu douloureux (très gérable). Le travail actif a duré 4-5 heures et l’expulsion moins de 1 minute.
Avant de vous laisser, je me permets de donner un dernier conseil : si vous êtes tentée par une séance acupuncture, anticipez car les places sont chères ! Comptez environ trois semaines d’attente avant d’obtenir un rendez-vous.
3 réflexions sur “Acupuncture et déclenchement accouchement : Ça marche ? mon avis !”